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« Pour accompagner la transition écologique, il est urgent de renforcer l’enseignement scientifique et expérientiel à l’école »

La rationalité n’est pas toujours au rendez-vous des questions environnementales. Selon le dernier baromètre de l’esprit critique publié par Universcience, trois quarts des Français ne considèrent pas l’écologie avant tout comme une science. Or, nous traversons une crise écologique sans précédent qui impose des transformations profondes, systémiques, individuelles et collectives dans nos modes de vie et nos valeurs. Seule une appréhension rationnelle du monde permettra qu’elles soient choisies par les individus plutôt qu’imposées à eux. Il est donc nécessaire et urgent de renforcer l’enseignement de l’écologie scientifique.
L’écologie est la science qui étudie les êtres vivants, les interactions qu’ils développent entre eux et avec leur environnement. Elle éclaire les liens entre les activités humaines et le fonctionnement des écosystèmes en articulant des notions de géographie, d’économie, d’histoire et de biologie, en empruntant notamment aux mathématiques, à l’informatique, à la physique et à la chimie. Bref, l’écologie scientifique unit les sciences humaines et sociales et celles de la nature. Il est donc légitime que l’école lui donne une place centrale.
C’est désormais le cas dans les programmes scolaires, malgré un volume horaire insuffisant (une heure trente par semaine de SVT en 2de et, si c’est en spécialité, quatre heures en 1re et six heures en terminale). Cependant, quand il s’agit d’enseigner l’écologie, les professeurs font face à de nombreux défis logistiques et intellectuels. Ces programmes abordent en effet des concepts récents et complexes, imposant un investissement important des enseignants et de leur tutelle dans la formation initiale et continue.
Enseigner l’écologie nécessite par ailleurs de croiser les savoirs issus de différentes disciplines et de les positionner par rapport à ses propres convictions et à celles des élèves. Or, la formation des enseignants, déjà appauvrie de ses contenus naturalistes et disciplinaires, laisse peu de place à l’épistémologie et à l’interdisciplinarité.
Enfin, l’enseignement de l’écologie ne prend tout son sens que dans une expérience sensible du vivant difficile à transmettre, notamment dans l’univers très minéral de nombreuses cours d’école. Les enseignants sont peu préparés à gérer les contraintes organisationnelles d’une sortie pédagogique dans la nature, et les rapports d’inspection témoignent d’un déclin des classes vertes et autres dispositifs de découvertes naturalistes.
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